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29/08/2010

Ecartèlement

 

 

Chacun connaît ce supplice raffiné ! Les quatre membres (bras et pieds) sont reliés soit à quatre chevaux soit à des roues. Et l'on tire si fort que les jonctions éclatent, et les membres sont rendus comme indépendants. On pouvait ainsi gagner entre 10 et 15 centimètres. Mais le supplicié rendait l'âme avant, souvent asphyxié. 
 
Si ce supplice corporel semble horrible, il est hélas plus difficile à ressentir autant d'horreur pour la même torture au plan spirituel. Et pourtant les conséquences sont bien plus graves. 
 
Notre Seigneur explique clairement que : "Nul ne peut servir deux maîtres : car ou il haïra l'un et aimera l'autre : où il s'attachera à l'un et méprisera l'autre. Vous ne pouvez servir Dieu et Mamon (Mt VI 24) C'est le drame de notre existence sur terre, mais c'est un drame non moins réel dans l'éducation des enfants. 
 
Le Bon Dieu a voulu en effet que les enfants eussent deux parents. Mais l'union des parents requise pour mettre au monde les hommes est tout aussi nécessaire pour les éduquer. De la bonne ou mauvaise entente des parents dépendra la bonne ou mauvaise éducation des enfants. L'enfant est toujours à la recherche des failles entre son père et sa mère, failles dans lesquelles il se glisse aisément pour y trouver son propre profit et diviser au passage ses éducateurs. Diviser pour règner ! Mais si l'enfant trouve en ses parents une grande unité, quelle force d'abord pour les parents, et quel écartèlement spirituel évite alors l'enfant ! 
 
Au fur et à mesure qu'il grandit, les parents doivent confier leurs enfants à d'autres autorités pour le perfectionnement de l'âme de leur progéniture. Mais le principe doit plus que jamais s'appliquer : si les parents ne font pas un avec l'autorité à laquelle ils confient leurs enfants, ils peuvent être sûrs d'un piètre résultat. Tiraillé entre deux autorités différentes, l'enfant fera des choix, et bien souvent il s'orientera vers ce qu'il y a de plus commode, ce qui bien souvent est l'opposé de la vertu. Et c'en est fait de l'âme de l'enfant ! Elle peut à son tour être asphyxiée par l'indépendance, la liberté de se choisir la liberté... 
 
Qu'on ne s'étonne donc pas si, après avoir critiqué ouvertement les autorités qui avaient le soin de nos enfants, ces derniers partent à la dérive. Le moindre écartèlement peut être fatal. C'est pourquoi, la prudence est de mise lorsque l'on confie ses enfants à une quelconque institution : que l'on regarde si ses fondements sont compatibles avec l'éducation donnée à la maison. D'autre part, si l'on veut conserver l'unité d'autorité qui fera croître l'enfant en sagesse et en vertu, il faudra défendre cette autorité sous la garde de laquelle se trouve l'enfant.
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Source : Par M. l'abbé Gabriel Billecocq dans le bulletin de l'étoile du matin.
Fraternité Sacerdotale Saint-Pie X